Travailler au Luxembourg et vivre en France, beaucoup le font. D’abord, parce que les salaires moyens sont plus important, mais surtout parce que dans certaines branches il y a des offres emploi (ce qui est devenu le véritable critère) et des perspectives d’évolution : restauration, sécurité, informatique, santé, finance… Les frontaliers, et même ceux qui sont à 1 heure et plus en TGV sont de plus en plus nombreux a tenter l’aventure, même sans parler anglais et avec peu (ou sans) de diplômes.
L’intérêt de travailler au Grand Duché
En étant français, on se dit qu’on ne va pas forcément être accueilli à bras ouverts. Sauf que la moitié des travailleurs au Luxembourg passent la frontière (Allemagne, France et Belgique) quotidiennement et ne sont pas des résidents. C’est donc une pratique courante. On y vient pour le SMIC qui est supérieur à 1900 euros par mois (beaucoup moins de charges à payer pour le patron). Cette somme sera par exemple la rémunération pour un job d’été. Mais en cas d’emploi qualifié, ce salaire peut très vite grimpé très haut. Travailler dans la finance, dans l’hôtellerie, comme cuisinier, infirmière ou aide-soignante rapporte gros. Mais le coût de la vie est en relation avec les rémunérations, d’où l’intérêt de rentrer en France chaque soir. Pour ceux que le salariat rebute, vous avez aussi la possibilité de créer une entreprise au Luxembourg.
Les recrutements dans la finance
Malgré la fin du secret bancaire et la crise, la place financière se porte bien et continue à recruter. Il y a donc beaucoup de travail dans ce secteur au Grand Duché, où la crise financière que connaît l’Europe n’a pas le même impact que dans les autres pays.
Les tenants et les aboutissants
Le salaire minimum : détails et conditions
Comme en France, ce sont les patrons et les salariés qui se mettent d’accord sur les salaires. Sauf qu’il y a un seuil sous lequel il n’est pas possible de descendre. On parlera alors de salaire minimum. Au Luxembourg, celui-ci est différent selon que l’employé est qualifié (niveau d’étude supérieur au CATP ou avec un CCP depuis 2 ans ou plus) ou non. Rappelons tout de même que le Grand Duché est le pays européen qui paye le mieux, raison pour laquelle de nombreux français qui habitent près de la frontière vont y travailler.
Chaque année, ce salaire minimum est revu à la hausse, on attend donc celle de 2017 avec impatience. Actuellement, nous sommes sur un SMIC non qualifié à 1922 euros et son pendant qualifié à 2307 euros. Les travailleurs qui sont en dessous de 18 ans vont toucher un peu moins. A contrario, l’ancienneté va venir augmenter la rémunération. Ces sommes n’ont pas vraiment bougé depuis 3 ans. Espérons qu’il y aura une augmentation conséquente cette année.
Le plus grand syndicat : l’OGBL
Si les salaires sont si haut au Luxembourg, c’est aussi parce que les syndicats font bien leur travail. Le plus connu est l’OGBL, majoritaire dans le pays, qui défend les salariés et en particulier la délicate question des rémunérations. Le syndicat est présent dans tous les secteurs économiques et même les étudiants ainsi que les apprentis peuvent y adhérer. Contrairement à la France, les finances du syndicat viennent uniquement des cotisations des adhérents. L’état ne participe pas à son budget.
Le temps de travail au Luxembourg
Les 35h n’y sont pas pur demain. On y travaille 40h par semaine à raison de 8h par jour, les frontaliers doivent donc y réfléchir à 2 fois avant de sauter le pas. Toutefois des réglementations importantes existent, notamment pour les employés qui travaillent la nuit ou le dimanche. Ainsi, il est interdit de travailler ce jour là, sauf s’il y a eu un accord d’entreprise ou s’il est impossible de faire autrement. Bien sur, le travailleur sera payé en conséquence avec un plus un repos compensatoire.
Attention, ceux qui ont 2 boulots ne peuvent dépasser cette durée légale hebdomadaire qu’après en avoir informé l’inspection du travail.
Le train: le moyen de transport idéal pour les trajets France-Luxembourg
Les frontaliers, ou ceux qui habitent en Moselle ont pris l’habitude de prendre le train chaque matin pour rejoindre leur poste au Luxembourg. Reste que l’abonnement mensuel a un coût certain. Mais la solution est bien plus gagnante que celle qui consiste à prendre sa voiture, à se taper les bouchons et à mettre 3/4 d’heure pour se garer.
La SNCF, et la CFL, conscient que de nombreuses personnes font le trajet chaque jour ont mis en place des abonnements spécifiques pour prendre le train autant de fois qu’il est nécessaire de le faire. Passer la frontière du lundi au vendredi n’a donc plus rien d’exceptionnel pour aller travailler. Les abonnements Flex Way (ainsi qu’en version junior) permettent aussi de prendre les transports locaux pour le même prix. Il faut le faire charger sur sa carte Simplicités. Autres abonnements que FlexWay : FlexPass (sans les transports au Luxembourg) et FLexJunior (pour les jeunes de – de 21 ans ou de – de 26 ans s’ils sont étudiants).
Les points négatifs
Il va falloir laisser les 35h au vestiaire. Dans le Grand Duché, on travaille 40h, avec 5 semaines de congé payé. En plus, préparez vous à faire du trajet, à moins d’habiter vraiment près de la frontière, mais là, le prix de le pierre et les loyers sont importants. Enfin, si parler seulement le français peut s’avérer suffisant, être à l’aise en allemand ou an anglais sera un vrai plus lors de votre recherche d’emploi.
D’une façon générale, le droit du travail est beaucoup plus flexible qu’en France, notamment en ce qui concerne un licenciement éventuel. Mais difficile d’aller contre cette flexibilité à notre époque
Vivre et travailler au Luxembourg
C’est la solution si les trajets sont trop longs, mais il vous faudra trouver un job qui rapporte beaucoup pour être à l’aise financièrement dans le pays. C’est ce que fonds notamment les personne qui travaillent dans la finance et pour les hedge funds. Ils gagnent bien leur vie et paient moins d’impôts qu’en France (mais plus qu’en Belgique) où ils sont, eux, déjà prélevés à la source. Si vous avez des enfants, vous aurez de gros abattements fiscaux, de bonnes allocations familiales et des congés parentaux possibles.
Beaucoup d’avantages à travailler dans une société luxembourgeoise : véhicule de fonction, ordinateur portable, smartphone, primes, 13 et 14 ème mois… Mais pour trouver ce genre de jobs, mieux vaut avoir de l’expérience ou des diplômes solides. De toute façon, rien ne vous empêche d’envoyer votre candidature.
Les frontaliers belges favorisés
Il va bientôt être plus simple pour les frontaliers belges de travailler au Luxembourg, surtout au niveau de la fiscalité. Les belges vont avoir moins de démarches administratives à faire s’ils décident de travailler quelques semaines en Belgique et le reste du temps au Luxembourg.